De quoi les théories du complot sont-elles le nom ?
De la nécessité d’aborder de manière critique et objective le phénomène conspirationniste contemporain
Selon une enquête parue en janvier 2018 et réalisée par l’ifop pour le compte de la Fondation Jean Jaurès et le site internet Conspiracy Watch, un quart des français, et la situation serait encore plus grave pour les 18-24 ans, serait sensible aux théories du complot. Or, ce constat alarmiste largement relayé par la grande presse et les télévisions nécessite toutefois d’être largement nuancé. Travail militant aux orientations méthodologiques sujettes à caution, il conviendra dans un premier temps de déconstruire concrètement le tableau sobre brossé par cette étude afin de véritablement appréhender le conspirationnisme contemporain de manière scientifique à la manière d’un fait social et politique à la fois transversal à l’échiquier politique, l’échelle sociale et à la pyramide des âges
Pour ce faire, comme dans le cadre des phénomènes populistes, deux écueils doivent impérativement être évités. Le premier consiste à éviter une approche trop extensive qui tendrait à voir dans toutes formes de critiques sociales radicales adressées au système néolibéral un aveu plus ou moins manifeste de complotisme. Le second, par symétrie, consisterait à nier l’existence de ce phénomène et à voir dans l’étiquette complotiste le dernier avatar du même système néo-libéral pour disqualifier les critiques formulées à son endroit. Nous illustrerons ces différents aspects au travers de divers exemples.
Partant de là, il sera enfin temps d’aborder les véritables enjeux et processus d’adhésion au phénomène conspirationniste contemporain.